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MOT DE LA SEMAINE





 
Poésie : Amour


Arthur Rimbaud Charles Baudelaire Edmond Rostand Guillaume Apollinaire Jacques Brel Jacques Prevert Jean Cocteau Louis Aragon Marceline Desbordes Valmore Paul Eluard René Char Paul Verlaine


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espoir
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mort
voyage


Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour.
Arthur Rimbaud
 


Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas
vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !

Là tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté
Charles Baudelaire
Les Fleurs du Mal - L'invitation au voyage
 
Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ?
Un serment fait d'un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille.
Edmond Rostand
Cyrano de Bergerac
 

Les masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine
Qu'elle semble venir des cieux
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
Et mon mal est délicieux
(…)
Je passais au bord de la Seine
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est pareil à ma peine
Il s'écoule et ne tarit pas
Quand donc finira la semaine
Guillaume Appolinnaire
Alcools - Marie (1913)
 
Je ne sais pas pourquoi la pluie
Quitte là-haut ses oripeaux
Que sont les lourds nuages gris
Pour se coucher sur nos coteaux
Je ne sais pas pourquoi le vent
S'amuse dans les matins clairs
à colporter les rires d'enfants
Carillons frêles de l'hiver
Je ne sais pas pourquoi tout cela
Mais je sais que je t'aime encore.
Jacques Brel
Je ne sais pas


On a beau faire, on a beau dire,
Qu'un homme averti en vaut deux,
On a beau faire, on a beau dire,
Ca fait du bien d'être amoureux.
Jacques Brel
Le prochain amour
 

Trois allumettes une à une allumées dans la nuit
La première pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
Et l’obscurité tout entière pour me rappeler tout cela
En te serrant dans mes bras.
Jacques Prévert
Paris at Night



Des milliers et des milliers d'années
Ne sauraient suffire
Pour dire
La petite seconde d'éternité
Où tu m'as embrassé
Où je t'ai embrassée
Un matin dans la lumière de l'hiver
Au parc Montsouris à Paris
A Paris
Sur la terre
Qui est un astre
Jacques Prévert
Paroles : Le jardin

 
J'ai fait fleur ton portrait en nouant un seul fil
De sorte que ta face est aussi ton pofil.
Jean Cocteau
Faire-part - Secrets
 

Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire
..
Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure
...
Louis Aragon (1880 - 1918)
Les yeux d'Elsa
 
Qu'importe ton sein maigre, ö mon objet aimé !
On est plus près du cœur quand la poitrine est plate.
Louis Bouilhet
Dernières poésies
 
Vous aviez mon cœur,
Moi, j'avais le vôtre :
Un cœur pour un cœur ;
Bonheur pour bonheur !

Le vôtre est rendu,
Je n'en ai plus d'autre,
Le vôtre est rendu,
Le mien est perdu !
Marceline Desbordes-Valmore
Qu'en avez-vous fait ?
 

La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources de couleurs,

Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
Paul Eluard
La courbe de tes yeux...
extrait de: Capitale de la douleur (1926)


J'ai regardé devant moi,
Dans la foule je t'ai vue,
Parmi les blés je t'ai vue,
Sous un arbre je t'ai vue.

Au bout de tous mes voyages,
Au fond de tous mes tourments,
Au tournant de tous les rires,
Sortant de l'eau et du feu,

L'été l'hiver je t'ai vue,
Dans ma maison je t'ai vue,
Entre mes bras je t'ai vue,
Dans mes rêves je t'ai vue.

Je ne te quitterai plus.
Paul Eluard




On ne peut mieux me connaître
Mieux que tu me connais

Tes yeux dans lesquels nous dormons
Tous les deux
Ont fait à mes lumières d'homme
Un sort meilleur qu'aux nuits du monde

Tes yeux dans lesquels je voyage
Ont donné aux gestes des routes
Un sens détaché de la terre

Dans tes yeux ceux qui nous révèlent
Notre solitude infinie
Ne sont plus ce qu'ils croyaient être

On ne peut mieux te connaître
Mieux que je te connais.
Paul Eluard
Les yeux fertiles



Les oiseaux ne sont plus un abri suffisant
Ni la paresse ni la fatigue
Le souvenir des bois et des ruisseaux fragiles
Au matin des caprices
Au matin des caresses visibles
Au grand matin de l'absence la chute.
Les barques de tes yeux s'égarent
Dans la dentelle des disparitions
Le gouffre est dévoilé aux autres de l'éteindre
Les ombres que tu crées n'ont pas droit à la nuit.
Paul Eluard
Toi la Seule
 

"les Lichens"
Je marchais parmi les bosses d'une terre écurée, les haleines secrètes, les plantes sans mémoire. La montagne se levait, flacon empli d'ombre qu'étreignait par instant le geste de la soif. Ma trace, mon existence se perdaient. Ton visage glissait à reculons devant moi. Ce n'était qu'une tâche à la recherche de l'abeille qui la ferait fleur et la dirait vivante. Nous allions nous séparer. Tu demeurerais sur le plateau des arômes et je pénétrerais dans le jardin du vide. Là, sous la sauvegarde des rochers, dans la plénitude du vent, je demanderais à la nuit véritable de disposer de mon sommeil pour accroître ton bonheur. Et tous les fruits t'appartiendraient.
René Char
Les Matinaux
 
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches,
Et puis voici mon cœur, qui ne bat que pour vous.
Paul Verlaine
Poèmes Saturniens - Romance sans parole (1874)
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